Enlèvement d’enfants, l’affaire Bruto: le combat de David contre Goliath

Le droit de la famille tunisien considéré comme étant le plus émancipé et l’exemple modèle des droits de la famille ou des statuts personnels Arabe, s’est avéré injuste et incohérent à l’égard des femmes. Les victimes qu’il fait dépassent même les frontières.

A titre d’exemple, l’histoire de Sabine BRUTO, cette jeune femme française, à qui on a enlevé ses deux enfants, durant l’été 2009, est édifiant à plus d’un titre.

Après un feuilleton judiciaire qui a duré plus de deux ans et, en dépit qu’elle a eu gain cause, notamment en obtenant la garde exclusive de ses enfants et, une décision de divorce (datée du 20 oct.2011), le père de ses enfants, vivant alors à Djerba, en Tunisie, refuse toujours d’obtempérer à la justice.

Sabine, rencontrée, il y a quelques jours, dans son bureau à Paris, ne comprend toujours pas pourquoi on arrive pas à exécuter un jugement qu’elle a tant attendu, en vue de récupérer ses enfants Adam et Alexandre, qui sont restés « détenus »en Tunisie. Après avoir fait des pieds et des mains M.Raouf  HAMINI, son ex-mari, puisque c’est de lui qu’il s’agit, piétine la décision des juges et continue de la narguer et, à faire souffrir les enfants qui se sont retrouvés otages du comportement incompréhensible de leur papa.

Selon Sabine, Adam et Alexandre sont dans un état psychologique et physique dramatiques puisqu’on leur refuse de mener une enfance normale à l’instar de tous les enfants. Et  d’ajouter que Adam qui vient d’avoir ses huit ans, parait tel un enfant de quatre ans tellement, il est devenu l’ombre de lui-même. Et en dépit de cela, ajoute-t-elle, son ex-mari continue de sévir comme bon lui semble.   La mère de famille s’inquiète surtout du devenir de ses enfants, si par malheur, resteraient encore longtemps en Tunisie.

La jeune femme s’interroge sur le silence des autorités françaises et ce, au nom de l’amitié franco-tunisienne.   A notre question de savoir pourquoi Raouf HAMINI agit de la sorte, Sabine BRUTO explique : « …elle ne supporte pas de me voir recouvrer ma liberté, au moment où lui continue de faire n’importe quoi. Il est prêt de corrompre et d’acheter tout le monde, maintenant qu’il a de la tune. Pourvu qu’il garde  ses rejetons séquestrés. Il a les bras longs. Il ne pense qu’a sa propre personne. Il est même parvenu à leur dire que leur maman est morte et, qu’ils doivent faire leur deuil. Pis encore, maintenant, il m’accuse d’abandon de famille. C’est absurde ? »

L’issue judicaire que connait cette affaire a été prononcée par le président du tribunal correctionnel de Créteil, le 20 octobre 2011 qui a néanmoins donné une autre opportunité à M.HAMINI. Ce dernier qui était sous mandat d’arrêt, s’est vu lever cette peine, dans l’espoir de venir en France en vue de trouver un accord à l’amiable avec son ex-épouse.   En outre, les enfants et, c’est une première dans les annales de la justice en France, ont porté plainte, via leur avocate Me. KOSKAS,  contre leur père et se constituent parties civiles. Ils demandent 50.000 euros chacun, de dommages et intérêts.

Aux yeux de Sabine, cela importe peu. « Ce qui m’intéresse, confirme-t-elle, c’est de délivrer mes enfants de ce cauchemar et de les voir vite reprendre le chemin de l’école ici en France ». Et de préciser que ce qu’elle voulait c’est de ne pas priver ses deux garçons de leur père, ni de les remonter contre lui et ce, malgré tout ce qui s’est passé.   A rappeler que cette affaire d’enlèvement a soulevé  un tollé en 2009, au sein du mouvement associatif luttant pour la même cause et, un élan de solidarité s’est constitué afin de donner main forte à cette jeune maman.

L’affaire a été couverte par bon nombre de médias français, écrits et audio visuels. Seulement depuis, rien ! C’est le silence radio, regrette-t-elle.   La jeune femme qui semble, à la fois, résolue et à bout de force, lance un ultime appel et cette fois à l’attention du Président de la République dans l’espoir de mettre fin à cette mascarade.

Du coté tunisien, jusqu’au jour d’aujourd’hui, c’est le statut quo !   Ce que n’a pas été fait à l’époque du régime Ben Ali, à l’égard de cette affaire, sera-t-il réalisable   maintenant qu’Ennahdha a presque accédé au pouvoir ?   A rappeler qu’après avoir raflé la mise durant les dernières élections, les femmes en Tunisie ont été inquiétées pour leurs acquis en matière de droit et de liberté. Le leader de ce parti islamiste a rassuré l’opinion publique de lutter contre les injustices faites aux femmes.  Et a promis plus de liberté et de considération sous sa bannière.

Cette nouvelle justice prônée par ce nouveau gouvernement aura-t-elle le courage et l’intelligence de joindre sa voix à celle de la justice française qui demande à M.HAMINI de revenir à de bons sentiments en vue de dénouer cette affaire et en voir une issue favorable, à partir du moment où il s’agit de l’avenir de Alexandre et de Adam ?

Hamid BOUZID

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